A la suite d'une discussion récente avec de distingués seigneurs du gratton il apparait que depuis un certain temps une erreur s'est propagée sur bien des topos du célébrissime circuit rouge du Bas-Cuvier, concernant la voie "La Couppel".

Il s'agit du secteur de la Prestat.

Deux images extraites de "Fun Bloc" (David Atchinson-Jones  2012) pour bien visualiser les blocs.

dalle du baquet 600ppp 25pc     R32 couppelle

Sur le bloc "Le Baquet" on trouve les n°30 et 31 du circuit rouge, et sur le bloc de "La Prestat" le n°32 à gauche de "La Paillon" arrivée du circuit bleu.

couppel baquet

Sur le topo de Maurice Martin de 1952 reproduit ci-contre :

  • la voie 30 (n°239 sortie B) s'appelle "La directe du Baquet"  cotée VIa
  • la voie 31 (n°241 sortie A) s'appelle "Les grattons du Baquet" cotée Vsup
  • la voie 32 (n°224 sortie A) s'appelle "La Couppel directe" cotée VIb (VIa avec sortie B)

Sur le topo Cosiroc-1978 le n°30 est sur le bloc de la Prestat, c'est "la Couppel" et marqué comme tel, et les voies 31 et 32 sont sur le bloc "Le Baquet".

Il y a eu à une certaine période une succession d'effaçages sauvages et retraçages des circuits du Bas-Cuvier et il semble que la Couppel initialement n°30 soit passée au n°32.

On note ce changement pour la première fois en 1993 dans le topo "Blocs en stock - Le Cuvier" (par un collectif de grimpeurs et préfacé par Pierre Allain). Le changement apparait sur le schéma mais la liste des blocs reste inchangée : la Couppel est devenue une voie du bloc "Le Baquet", et la "dalle (ou directe) du Baquet" est passée sur le bloc de la Prestat, ce qui aurait du surprendre ? Cette erreur va se propager.

Sur les topos parus après 1993, deux seuls topos ont bien positionné "la Couppel"

  • Cosiroc (Tome 2- Forêt domaniale de Fontainebleau, édition 2001)
  • Bleau, Fontainebleau Bouldering de Stephen Gough (1997)

On ne s'étendra pas sur les positions relatives des numéros 30 et 31 sur "Le Baquet". Le 30 est le plus à l'est (à gauche quand on regarde la dalle), mais se trouve parfois noté à l'ouest. Dans l'édition de 2012 "Escalade à Fontainebleau - Les plus beaux sites" les auteurs ont pris soin de corriger le schéma (l'édition "mauve" de 1999 avait interverti les 30 et 31) mais la liste des blocs est restée la même.

Ce qui pose question, c'est la façon dont les topos sont composés. Qui vérifie quoi, qui copie sur qui, de quoi alimenter une inconturnable controverse? Il est tout aussi intéressant de comparer les schémas publiés, et plus particulièrement ce qu'on a pris l'habitude d'appeler les "fonds de blocs". Ça fera l'objet d'un autre article.

Sur le site du Cosiroc on a l'intention (la prétention?) de mettre à jour les fiches circuit. En dehors du travail de dessin et de saisie, le relevé et la vérification sur le terrain représentent une tâche considérable qu'il sera difficile de mener à bien sans le concours des grimpeurs!

 

Onze topos ont été consultés : vous trouverez ci-dessous les références à ces topos et la copie des pages concernées

La "Tribune libre de bleau" a repris une bonne partie de ce qui précède et a donné une suite à l'article. En particulier il y est signalé que la renumérotation apparait au moins en 1988.

De fait, on la constate  encore plus tôt dans la première édition du topo "Fontainebleau, escalades et randonnées" (Arthaud, 1982). Petite rectification : cette édition, "la verte", comme la seconde de 1988, "la bleue" ne sont pas des topos du Cosiroc : le Cosiroc fait seulement partie des auteurs. Il n'en reste pas moins que "les gardiens du temple" ne sont évidemment pas à l'abri d'erreurs!

Le douzième topo :